Rêvez
Qui n’a pas entendu un jour l’enseignant ou le parent excédé crier » arrête de rêver, je t’ai demandé de ranger ta chambre ou de faire tes devoirs…. »
Cet ordre est une autorisation de tuer : tuer l’imaginaire, la créativité !
C’est cet imaginaire et cette créativité dont nous avons tellement besoin pour créer une vie motivante et intéressante. Sans cette dimension bien vivante dans notre espace intérieur, nous devenons des adultes très obéissants, conformistes, casés et tiroirs bien rangés !
Laissez rêver les enfants et ne remplissez pas leur agendas, laissez des trous d’air, des espaces, des coins, des vides pour respirer, pour le rien, pour rêver!
Et vous les parents autorisez vous ces moments de « rien », ces trous, ces vides pour les remplir de vos rêves et de vos rêveries.
Nos rêves prennent racine dans notre imaginaire et notre inconscient et le formidable potentiel d’énergie qu’il recèle.
Rien de ce qui n’existe n’a d’abord été rêvé enfant, une maison, un voyage, une mission.
Ne vous privez pas d’aller puiser dans les immenses richesses de votre imaginaire et de votre inconscient pour changer ce que vous voulez changer dans votre vie, pour trouver des solutions a vos problèmes, pour inventer vos lendemains, et ré enchanter votre vie.
Laissez vous aller, ne faites plus rien, regardez « les nuages qui passent, les merveilleux nuages » et rêvez.
Martine Fustino
L’étranger
« Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
– Je n’ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
– Tes amis ?
– Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.
– Ta patrie ?
– J’ignore sous quelle latitude elle est située.
– La beauté ?
– Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
– L’or ?
– Je le hais comme vous haïssez Dieu.
– Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
– J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages ! »
Charles Baudelaire – Le Spleen de Paris