Le cocon du papillon
Un jour, une ouverture apparut dans un cocon.
L’homme s’assit et regarda le jeune papillon se battre longuement pour crever son abri et forcer le petit trou à s’agrandir. Mais bientôt l’homme eu l’impression que l’insecte ne progressait plus.
Ce papillon naissant était allé aussi loin qu’il avait pu, mais maintenant il ne bougeait plus.
L’homme prit alors une paire de ciseaux et découpa délicatement le cocon pour aider le papillon à sortir. Celui-ci émergea facilement du cocon. Le papillon avait un corps chétif avec des ailes atrophiées et froissées. L’homme se dit » Ce n’est pas grave, il va se développer » et continua à regarder longuement le papillon en attendant qu’il déploie ses ailes pour le voir voler.
Mais cela n’arriva jamais. Le papillon passa le reste de sa vie à ramper avec son petit corps, incapable d’utiliser ses ailes rabougries. Ce que l’homme n’avait pas compris dans son élan de bonté, c’est que le cocon trop étroit est une ruse de la Nature pour forcer le papillon à le percer et à entraîner ses ailes… A cette condition seulement, il peut voler.
Si nous devions avancer dans la vie sans jamais rencontrer aucun obstacle, nous serions aussi faible que ce papillon à qui la facilité a coupé les ailes. La liberté nécessite de l’entraînement !
» Il faut que le désir soit irrité par des obstacles. L’homme qui n’a rien à désirer est à coup sûr plus malheureux que celui qui souffre. » Le Baron D’Olbach
Le désir nait du manque mais nous ne pouvons le restreindre ou le minimiser à la recherche de l’obtention de satisfactions ou de besoins . La satisfaction des besoins ( créés par l’extérieur: marketing, ego, reconnaissance sociale, compensation en tout genre) conduit inéluctablement au constat de l’insatisfaction.
Le désir, lui, porte un élan créateur, un élan positif par lequel il se veut lui-même et il porte en lui une puissance de transformation. La véritable joie qu’offre le désir, ce n’est pas d’obtenir ce qui est attendu, c’est la joie de désirer. Le désir contient en lui la puissance d’affirmation et c’est là que gît son mystère. C’est la puissance de la vie qui se donne à elle-même.
Créateur de vie , d’élan, de dynamisme tel est le désir .
L’essence du désir n’est pas l’objet mais le sujet , c’est l’élan de la vie qui se donne à soi dans un perpétuel mouvement de création du JE ( et peut être aussi du jeu , ce grand jeu auquel la vie nous invite à jouer sur son échiquier sans cesse renouvelé ).
Alors gardons nous bien d’éviter le manque et la frustration à nos clients .
Veillons à les laisser avancer sur leur chemin de découverte d’eux-mêmes à leur rythme , sans précipiter nos réponses .
Accompagner c’est précisément être à coté, présence forte, attentive, respectueuse et admirative de la pépite qui est entrain de se débarrasser de sa gangue pour se mettre au monde.